L'emphase des curés reprise sous une autre forme


Les actes paroissiaux établis pour les bénédictions nuptiales relevaient souvent d'un très lourd formalisme pour mettre en avant la solennité de l'évènement, qui était un sacrement accordé ou conféré par le curé avec paternalisme et une onctuosité de langage, indiquant qu'il s'est assuré au préalable de toutes garanties sur le plan du droit canonique et de l'identité des impétrants.

Ayant certainement été marqués par ce décorum verbal, les nouveaux responsables de l'écriture de ce que l'on appela après la révolution les actes d'état civil, n'ont souvent pas voulu être en reste, en les rédigeant avec un formalisme tout républicain pompeux et empreint d'emphase.



Une débauche de documents pour un seul mariage

Brignoles actes d'état civil : d'épais registres le registre7E25/64 pour les années 1879 et 1880 comporte 622 vues, soit 1244 pages. Pour 1879 on a ainsi : naissances vues 4 à 36 publications de mariages 37 à 65 mariages 66 à 110 pièces jointes aux mariages 111 à 293 (soit plus de 360 pages de certificats divers) décès 294 à 338 On trouve ainsi 26 vues, soit 52 pages, produites pour le mariage, le 14 juillet 1879 de J.B. Viada et Marie Galliano. Un certain nombre de pages ne contiennent il est vrai que la mention de l'employé de mairie indiquant qu'une pièce est ajoutée (!) Le nombre de pièces est important parce qu'il y a les originaux et les traductions de certificats venus d'Italie et que la situation matrimoniale des deux nouveaux époux est plus que compliquée ils avaient eu ensemble au moins un enfant dans d'autre commune, l'épouse était veuve, leurs parents en Italie ayant aussi une situation familiale compliquée, etc.