15 au 25 septembre 2009

OUZBEKISTAN
les sites légendaires sur la route de la soie

Sur la route de la soie, l'Ouzbékistan est la plus fascinante des républiques d'Asie Centrale aux noms se terminant par "stan". Il est entouré par le Kazakhstan à l'ouest-nord-ouest et au nord, le Kirghizistan à l'est, le Tadjikistan au sud-est, l'Afghanistan au sud-sud-est et le Turkménistan au sud-ouest.

A noter que l'Ouzbékistan est l'un des deux seuls pays au monde (avec le Liechtenstein) à être doublement enclavé, c'est-à-dire qu'il faut traverser les frontières d'au moins deux autres États pour avoir un accès à une mer ou un océan

Tout au long de son histoire, le territoire de l'actuel Ouzbékistan fut la plupart du temps dominé par les grands empires environnants, notamment empire perse des Achéménides (6è siècle av JC), les Grecs (Alexandre le Grand en -327) puis les Scythes, Parthes, Sassanides perses (2è au 6è siècle), Huns, Turcs (6è au 8è siècle) Arabes (vers 712) Samanides perses (entre 819 et 1005), Mongols (Genghis Khan en 1220) et l'épopée du parent par alliance de ce dernier, Tamerlan (Amir Timour) 1336 1405 et ses successeurs, puis les Chaybanides réunis en 1429 sous le nom d'Ouzbeks. Les Russes pénètrent plusieurs fois au 19ème siècle, l'Ouzbékistan devient une république de l'URSS de 1924 à 1991.

Au nord-est et au sud s'étendent les chaînes de Tian Shan et de Hissar-Alaï. Les sommets les plus élevés du pays sont le Khazret Sultan, situé à la frontière entre l'Ouzbékistan et le Tadjikistan avec 4 643 m d'altitude et le mont Adelung qui culmine à 4 301 m

L'Amou-Daria et le Syr-Daria sont les fleuves les plus importants d'Ouzbékistan et d'Asie centrale et se jettent dans la mer d'Aral. La longueur totale de l'Amou-Daria est de 1 437 km, celle du Syr-Daria est de 2 137 km. .
Des barrages et le détournement des eaux pour la création d'un immense territoire de culture du coton ont pendant l'ère soviétique privé la mer d'Aral de sa principale source d'approvisonnement, pouvant la faire disparaître complètement.




Repères A: Tachkent - B : Samarcande - C : Shakr-Sabz - D : Désert de de Kyzyl Koum - E : Boukhara - F : Khiva.

la capitale Tachkent (A)

Ville d'origine ancienne à l'urbanisme moderne de près de trois millions d'habitants, s'est développée après la conquête islamique. On voit la médersa Barakhan, monument du 16ème siècle siège du grand mufti d'Asie Centrale; la mosquée principale Tellia Cheikh, avec sa bibliothèque, puis la médersa Koukeldach (1450) à l'emplacement de l'ancien centre de la ville.

   
   Médersa Koukeldach                        Place Amir Timur statue de Tamerlan


Visite du Musée (depuis 1938) des Arts appliqués, ex palais du diplomate Polovtsev, draps et calottes brodés, poteries, céramiques, sculptures sur bois, bijoux et instruments de musique.
   
   Musée des Arts Appliqués                        La médersa Barakhan


Chaque station du métro est décorée par un grand artiste du pays, selon un thème précis

Samarcande (Samarkand), la ville de Tamerlan (B)

Visite du mausolée Gour Emir (15è siècle) avec tombeaux Tamerlan et descendants, coupole côtelée bleue turquoise.
Le site d'Afrassiab révèle l'occupation de la colline dominant la ville depuis le 1er millénaire avant notre ère. C'est là que s'élevait Marakanda prise par Alexandre le Grand. Sur la colline Tali Rassad, l'obvservatoire d'Oloug Beg, prince poète, philosophe, astronome et petit-fils de Tamerlan. A proximité la mosquée Khazret Khyzr est antérieure à la période islamique.
visite du centre de Samarcande. Déjà principale ville de l'antique Sogdiane, elle devint le grand carrefour des voies commerciales sur la route de la soie entre Chine, Sibérie, Perse et l'Occident. Après la destruction par Gengis khan elle devint la capitale de Tamerlan.


Place centrale de Reghistan

C'est la place du Reghistan qui réunit les monuments les plus célèbres :
- à gauche médersa d'Oloug Beg (1417-1420) restaurée en 1994, religieuse et scientifique. Oloug Beg y donnait des cours d'astronomie
- au centre Médersa Tila Kari (1646-1659) dôme turquoise, tourelles d'angle
- à droite Médersa Chir Dor (1619-1636) "la porte des lions". Deux lions-tigres portent sur le dos un demi soleil à face humaine et poursuivent des biches; coupoles cannelées.

   
Observatoire d'Oloug Beg petit-fils de Tamerlan              mausolée Gour Emir

mosquée et mausolée de Bibi Khanoum, de Timour pour son épouse; majolique azur et bleu fonçé; ruines du portail immenses (30m) mais plus de voûte - était la plus grande mosquée d'Asie Centrale (167x109m) arcades 400 colonnes surmontées de coupoles - sur sa place, bazar central de Samarkand, bigarré, galettes de "non" pain sans levain, épices et montagnes de fruits.
Nécropole Chah i Zinda synthèse architectures de plusieurs siècles, onze mausolées

   
Bibi Khanym             



Chakr-i Sabz lieu natal de Tamerlan (C)

Au sud, dans les steppes agricoles avec troupeaux, c'est l'ancienne Kech où est né Tamerlan qui édifia l'immense "palais blanc" Ak-Saray avec son portail aux faïences magnifiques. Dans ce lieu, il y a aussi la mosquée Kok-Goumbaz (qui signifie coupole bleue) construite par Oloug Beg, restaurée, le mausolée Gumbazi-sei-dan (Oloug Beg 1437) - forme carrée écho de la mosquée en face, décorations fresques géométriques, épigraphiques et florales - la belle mosquée Khazret Imam.

   
Tamerlan devant les restes du palais Al Sakay              



   
Faïences du portail entrée Al Sakay              mosquée Kok-Goumbaz (coupole bleue)


Yourtes dans le désert de Kyzyl Koum (D)

La partie centrale de l'Ouzbékistan, le Kyzyl Koum, est la plus grande plaine déserique d'Asie Centrale. Terre privilégiée des nomades Kazakhs.
Visite village de potiers. Vestiges de citadelle ancienne où Alexandre le grand installa ses garnisons.
Campement des yourtes à proximité du Lac Aidarkoul. Feu de camp accompagné par des chansons de "Akyn". Nuit sous les tentes yourtes de 6 à 8 personnes. Promenade à dos de chameau.

   

Boukhara la ville aux mosquées (E)
Fondée au 13ème siècle avant notre ère, mille ans avant la conquête d'Alexandre, la ville est connue pour ses 360 mosquées et ses minarets.
Ensemble Liabi Khaouz (16-17è siècle) construit autour d'un bassin entouré de vieux mûriers.
Khangka Nodyr-Divarn-Beghi avec portail étincelant se reflétant dans l'eau du Khouz.
Médersa Koukeldach plus grande d'Asie centrale.

mosquée Bolo Haouz


   

mausolée des Samanides              médersa Mir-I-Arab

Médersa Nadir Kivan Beghi (1630) auparavant caravansérail - spectacle folklorique.
la mosquée Magok-i-Attari héberge le musée du tapis et le bazar des changeurs.
Ensemble Poi Kalon, entre façade de mosquée de Kalon et médersa Miri Arab, minaret de Kalon sur base octogonale symbole de Boukhara s'élève en succession de dix anneaux de briques vernissées jusqu'à sa lanterne à 48m de hauteur.
Médersa d'Oloug Beg (15è siècle) prince astronome. Médersa d'Abdoulaziz Khan (17è siècle) bâtie sous les Cheibanides.
Ensemble élégant de Bolo Haouz, la mosquée aux 40 colonnes avec son iwan qui se reflètent dans l'eau. Mausolée des samanides "perle de l'orient" construit par Ismaïl Samani. Cube de briques parfait édifié au 10è siècle surmonté d'un dôme et quatre coupoles.
Site de Sitora-i-Mokhi Khossa, résidence d'été des émirs de Boukhara, trois corps de bâtiments transformés en musées.

Nasr Eddin Hodja , quand l'Islam avait de l'humour

Statue de Nasr Eddin Khodja sur son âne, place Liab-i-Haouz.
       

Complexe mémorial de Baha ad din Naqsch-bandit, fondateur d'ordre soufi qui compta le poète Djami. Tombeau du saint patron de la ville lieu majeur de pélerinage. Trois "hadj" sur ce tombeau sont équivalents à un pélerinage à La Mecque.
Mausolée d'Ismaël Samani fondateur des Samanides (10ème siècle, d'or pour Boukhara), poètes, scientifiques (Avicenne) - la citadelle Ark, les 4 minarets de Tchor-Minor symbole de la ville.

Khiva, la ville musée du désert (F)
   

Ville excentrée, que son écart a sans doute préservée, on dit que c'est un "grand musée à ciel ouvert". Capitale du Khorezm. 2200 mètres de murailles intactes forment Kounya Ark, la "vieille citadelle" 1686-1806, enserrant la ville intérieure (Itcham kala).
   
Très important marché d'esclaves d'Asie centrale jusqu'en 1920. Ensemble architectural sans équivalent. 4 portes aux points cardinaux. Entrée ouest porte Ata Darvaza.
Kournych-khana (1825) cérémonies réceptions officielles au centre d'une cour avec auvent à deux colonnes dont les murs sont entièrement recouverts de carreaux de majolique peints.
De la terrasse de la tour Ak-Cheikh-Bobo s'ouvre une vue panoamique sur toute la ville.
Médersa Mouhammed Rakhim Khan (1871) - médersa Islam-Khodja (1908-1912) avec minaret de 44,5 m de hauteur et 9,5m diamètre.
Long mur aveugle avec minaret sert de façade à la mosquée Djama, la plus importante de Khiva avec 272 colonnes de bois et lumière particulière.
   
         rue entre remparts                  Minaret de Islom Khodja


Palais d'Alla-Khouli autre nom du Pamais Tach Khaouli (palais en pierre) du 19ème siècle résidence des khans. Médersa Alla Kouli architecture complexe.
L'imposant minaret court de Kalta-Minor (1855) devant la médersa du khan Mouhammed-Amin.
mausolée Sayid Alouddine érigé en 1303.
   


   


Al Khorezm père de l'algèbre et des algorithmes informatiques

Statue Al Khorezm - à l'arrière plan, la médersa Amin Khan qui est aujourd'hui un hôtel de luxe.

Ce fut une grande surprise de découvrir, en allant faire une promenade entre l'hôtel et les remparts, la statue d'un homme qui est en quelque sorte le père fondateur de la programmation sur ordinateur.

Il s'agit de Al Khorezm, appelé aussi par sa déclinaison persane complète Mohammed ibn Musa al Khwarizmi, né à Khiva, mathématicien et astronome, qui vécut de 780 à 850 à Bagdad au sein de l'empire perse. Il était reconnu de longue date pour deux apports capitaux :

- l'introduction des connaissances mathématiques indiennes et l'utilisation du système décimal (chiffres de 0 à 9 dits chiffres arabes) l'invention du zéro ayant permis le développement des civilisations modernes occidentales peu avant l'an mille.
- ses traités sur l"al jabr" - c'est-à-dire l'algèbre - dont il est considéré comme le fondateur.

Plus récemment, ce sont les ouvrages qu'il a écrits sur les processus mathématiques, au nom dérivé de son patronyme latin Algorismus, qui ont servi à qualifier les techniques de programmation baptisées algorithmes par les tout premiers informaticiens. Depuis, toute la planète vit au 21ème siècle sous l'emprise des multitudes d'applcations informatiques mettant en oeuvre des algorithmes de plus en plus sophistiqués.