Quatre siècles de mariages en France

Ancien régime : bénédictions nuptiales à l'église

Le mariage d'un homme et d'une femme est officialisé et conservé pour la postérité depuis que l'Ordonnance de Blois de 1579 en a confié la tenue par les curés des paroisses. En 1667, une autre ordonnance de St Germain a rendu obligatoire un deuxième exemplaire, celui qui sera par la suite archivé par le Département.

Le décret de l'Assemblée Nationale du 20 septembre 1792 a retiré à l'Eglise catholique la tenue des registres qui a été remise aux maires dans le cadre de l'état civil.

Jusqu'à la révolution toutes les informations sur les mariages doivent donc être recherchées dans les registres paroissiaux. Ces termes ont leur importance. En effet on ne parlait pas alors de village, ou ville, ou commune, mais de paroisse. On trouve encore trace de cette appellation en certains lieux du Québec. C'était le curé de la paroisse qui tenait le rôle qu'a actuellement le maire de la commune. Autre différence fondamentale, on ne rencontrera aucun acte de mariage mais des actes pour témoigner que le curé a bien administré le sacrement nommé bénédiction nuptiale dans les rites de notre sainte mère l'église Pour en parler nous emploierons cependant la formulation actuelle mariage.

Ce sont de loin les acts qui nous fournissent le plus grand nombre d'informations sur nos ancêtres. Pour la naissance seul le père peut être présent mais ce n'est pas toujours le cas, et ce sont toujours des tiers qui viennent témoigner de l'évènement. La richesse de ces informations est par contre d'une grande diversité suivant le lieu, les coutumes locales et surtout l'humeur du curé. Au minimum l'identité des époux (quoiqu'elle ait parfois été omise!) et dans les meilleurs cas outre l'identité complète des époux, date et lieu de naissance et profession, des renseignements similaires sur leurs parents et certains témoins. ce qui permet de remonter à la génération supérieure, noms et lieux de résidence.

Si certains curés plus astucieux ont pris l'initiative de constituer trois registres séparés, les registres paroissiaux sont dans la plupart des cas un enregistrement des 3 actes de la vie au fur et à mesure de leur apparition, nous les trouvons donc entremêlés dans le seul ordre chronologique. A noter cependant que les mariages sont toujours majoritairement groupés parce qu'ils ont lieu en deux périodes de l'année, février et novembre. La raison semble en être d'une part le respect de pratiques introduites par la religion (telle l'absence de cérémonie pendant l'avent et le carême), et d'autre part la nécessité d'organiser les noces en des périodes de calme des travaux agricoles.

Compte tenu des peronnalités très différentes des curés qui officient (ou absnece de personnalité pourrait-on dire parfois) les documents produits sont d'une énorme variété, du laconisme complet au verbiage délirant. En voici quelques exemples.
Quelques témoignages anciens

Quelques actes reflets des pratiques les plus courantes

Quelques actes richement documentés

Quelques actes particulièrement pauvres

Des actes très bavards

Mariages groupés en février et novembre

actes curieux ou exotiques

les bans posent problèmes

les certificats en provenance d'autres communes

Après la Révolution : mariages en mairie

L'emphase des curés reprise sous une autre forme