L'univers des écrits de et sur Albert Londres






pour chaque article : illustrations, aphorismes "londresiens" et accès au Fac similé intégral du journal en pdf.


livre 1 - Premiers reportages de guerre - 09/1914 - 01/1915

Après plusieurs années de journalisme du quotidien, principalement comme échotier rapporteur des débats parlementaires dont on n'a guère relevé trace, Albert Londres est lancé dans la carrière de reporter en étant désigné, seul en poste au journal ce jour-là, pour aller rendre compte de ce qui se passait autour de Reims

Ce qui deviendra le "style" d'Albert Londres est déjà tout entier dans ces premiers reportages de terrain. Avec une forte empathie pour les hommes, quel que soit leur côté du front, mais aussi pour les habitants et leurs terres anéanties, les paysages, la nature et le patrimoine bâti, l'agonie de la cathédrale décrite comme celle d'un être humain.




Le Matin 10 septembre 1914
Visions de guerre
article absent de cette édition du 10 septembre



Le Matin 12 septembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal

Une nuit au camp
article non signé



Le Matin 14 septembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal

Soldat de seize ans. Ils ont tué son père et sa mère. Il les venge
article non signé

La rage des barbares. Ils ne respectent ni la beauté ni la mort.
article non signé



Le Matin 15 septembre 1914
Lever de bataille
article absent de cette édition du 15 septembre



Le Matin 21 septembre 1914
Ils bombardent Reims
article absent de l'édition du 21 septembre
Rien que pour elle on se serait fait catholique. Ses tours montaient si bien qu'elles ne s'arrêtaient pas où finissait la pierre.


Le Matin 29 septembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal

DDDDDDDD
C'est la première fois que le nom Albert Londres apparaît en signature d'un article

Nous vîmes tomber des gouttes d'eau de la voûte trouée. Il ne pleuvait pas … ce n'était pas la pluie : c'était la cathédrale pleurant sur elle-même.... La cathédrale de Reims n'est plus qu'une plaie.


Le Matin 30 septembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal


le nom d'Albert Londres n'est pas porté en signature de l'article
< Vêtus, coiffés de sombre, ils semblaient tous ensemble, un morceau de nuit, dont leurs mâchoires auraient été le clair de lune.


Le Matin 16 octobre 1914
Hazebrouck - le journal n'est pas disponible sur Gallica

On était si seul que nous allumâmes une cigarette pour être deux.

Le Matin 17 octobre 1914
Arras aussi - le journal n'est pas disponible sur Gallica

Le désastre a trouvé là sa plus grande expression. C'était notre place Saint-Marc à nous. C'est maintenant notre Messine.


Le Matin 26 octobre 1914
Dunkerque la ville forte - article absent de l'édition du 26 septembre

Les Dunkerquois ont compris l'enseignement de leur tour. Ils ont la même allure. Les Belges! nous les avions beaucoup aimés avant de les voir. Nous les avons vus.


Le Matin 29 octobre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal
Chez les Héros


Le Matin 31 octobre 1914
Furnes 27 octobre 1914 - cet article n'existe pas sur l'édition du 31 octobre

Les obus brisants font, en passant, un bruit de wagonnet mal graissé glissant sur ses rails. Nous arrivâmes à Pervyse. Les balles picoraient les tuiles… Le clocher de Pervyse s'effondra.


Le Matin 5 novembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal

Furnes 30 octobre 1914

Furieuse de se voir ainsi enjamber, l'Yser éclata et, de petit filet, devint un lac. Les Allemands s'en allèrent se sécher plus loin. Furnes, avec ton hôtel de ville où le bourgmestre ne devait entrer qu'en talons hauts et bas de soie; Furnes, dont le beffroi porte un si mignon campanile, les bêtes sont là !




Le Matin 9 novembre 1914
Furnes 5 novembre 1914 - Dans Nieuport - cet article n'existe pas sur l'édition du 9 novembre

Le général Dossin nous parla de cette retraite d'Anvers qui fut plus magnifique que nous l'avons dit. Nous ne connaissions pas Nieuport. Nous y voilà. Nous ne l'aurons pas connu… Nieuport avait ses halles. Nous ne les aurons jamais vues.


Le Matin 15 novembre 1914
Furnes 10 novembre 1914 - Sous Dixmude - cet article n'existe pas sur l'édition du 9 novembre

Les zouaves rappliquaient. Ils avaient l'air plus que jamais d'être deux dans leur culotte. Les Croix-Rouge étaient devant leur civière. "Retiens-m'en une!" dit un zouave.


Le Matin (29) ? novembre 1914
Furnes 17 novembre 1914 - Une voix d'homme au milieu des canons - cet article n'existe pas sur l'édition du 29 novembre

On a froid, on est trempé, mais comme si l'on ne devait pas avoir chaud, comme si l'on ne devait pas être au sec. C'est bien. L'âme change d'enveloppement : vous passez d'une vie dans la vie. Le devoir … c'est une chose comme le ciel, que l'on voit peut-être, mais dont on n'a jamais pu toucher l'extrémité !


Le Matin 27 novembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal


La Panne, 23 novembre 1914
Le sable, qu'au cours des siècles le vent furieux prit au rivage pour bâtir, ce sable qui à force de contempler les vagues, s'est festonné à leur image, allonge sur cette côte du nord la désolation de ses montagnes phtisiques. Ce sont les dunes.


Le Matin 2 décembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal

Lever de bataille
Furnes, 28 novembre

La bière des Flandres a la couleur des chevelures des filles d'ici. Les filles d'ici? Où sont-elles?

… on dirait que Dieu a rendu à l'homme la côte dont il a fait la femme




Le Matin 6 décembre 1914
Ruines d'Ypres - cet article n'existe pas sur l'édition du 6 décembre

Les halles sont étendues, les mains sur la poitrine, et pour jamais entrées dans la voie de la cendre. C'est leur squelette que l'on regarde.


Le Matin 11 décembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal


On tire à coups sûrs, on tire à coups perdus. On met de la mort partout pour empêcher les vivants d'y vivre.


Le Matin 24 décembre 1914
fac-similé Gallica intégral du journal


les fusiliers marins sont plus jeunes que tous les autres soldats. Ils ont porté dès vingt ans le ciel sur leur col. Cà leur fait de belles épaules. Ils ont l'aspect inébranlable. Ils sont devant la mort sans un recul : c'est qu'ils la regardent d'un regard fait à l'immensité. Il est des hommes qui meurent; les fusiliers marins se donnent. Ils étaient partis l'arme bien en main, l'âme prête à quitter le corps.


Le Matin 9 janvier 1915
fac-similé Gallica intégral du journal


Furnes, 4 janvier 1915

Le ciel était radieusement bleu. De même les plus beaux fronts portent souvent les pensées les plus noires.


Le Matin 15 janvier 1915
fac-similé Gallica intégral du journal



Le Matin 27 janvier 1915
fac-similé Gallica intégral du journal

La guerre sur Arras
Entre la Lys et l'Oise, 24 janvier 1915

Ils sont sur le front, en plein. Ils ont vu de leurs amis déchiquetés en allant chercher un pain. Ils savent qu'ils sont eux-mêmes forcés d'aller chercher ce pain. Le dimanche ils vont à la messe, le reste de la semaine ils suivent l'enterrement de leurs voisins. Leur esprit s'est dépouillé de toute chose extérieure à leur ville. Ils se sont peu à peu mariés à son sort. Ce sont les envoûtés d'Arras.



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