L'univers des écrits de et sur Albert Londres






pour chaque article : illustrations, aphorismes "londresiens" et accès au Fac similé intégral du journal en pdf.


L'homme qui s'évada - 1928


Note préliminaire : sont réunis ici, d'abord le préambule du livre paru en 1928 sous le titre "l'homme qui s'évada" puis la totalité des articles parus dans le Petit Parisien en novembre 1927, qui ont été repris à quelques détails près par le livre après son préambule.

Camille-Eugène-Marie Dieudonné a 26 ans quand éclate l'affaire Bonnot. Il est ouvrier ébéniste, intellectuel nourri de littérature anarchiste. Il fréquente le milieu anarchiste. Aussi quand Bonnot, Garnier et Callemin commettent des assassinats, on le décrète d'office complice ce qu'il n'est pas. Condamné à mort, il est "grâcié" par envoi au bagne. Onze ans plus tard, Albert Londres interroge longuement dans sa cellule le bagnard Dieudonné à la conduite exemplaire qui clame son innocence et fait tentative sur tentative pour s'évader.
En 1927 des dépêches annoncent que Dieudonné, évadé à nouveau, n'est pas mort, qu'il vit au Brésil. Elie-Joseph Bois, rédacteur en chef du Petit Parisien, suggère à Albert Londres de partir à sa recherche. A.L. passe une annonce dans des journaux de Rio disant qu'il va le rejoindre. Il le trouve à sa descente de bateau et narre leur rencontre, puis c'est le long récit de l'évasion et la survie de Dieudonné dans la forêt amazonienne.


Dieudonné entreprend alors de faire le récit par le menu de sa "belle". Il décrit (c'est un rappel pour les lecteurs du livre d'Albert Londres sur le bagne) les conditions de vie (ou plutôt de survie) des bagnards déportés en Guyane. Puis le récit de la préparation de son évasion. Les premiers jours où il tourne en rond avec cinq camarades après avoir fait naufrage en pirogue. Puis un nouveau périple avec une autre pirogue et d'autres bagnards récupérés en route qui ont remplacé les premiers, repris ou mort. La longue errance dans la forêt amazonienne aux abords de l'Orénoque, jusqu'à Belem. Enfin les retrouvailles avec le monde habité jusqu'à Rio et sa prise en charge par les autorités brésiliennes.

Soixante huit jours, perdu dans un monde hostile, sans ressources autres que la volonté farouche et une incroyable ténacité. On ne peut manquer d'évoquer une autre épopée racontée cinquante années plus tard par un autre bagnard, Henri Charrière, dont le livre Papillon a connu un immense sucès de librairie. Contesté, et certainement contestable, à la fois pour l'authenticité du rédacteur que celle du récit qui aurait été une compilation par Charrière d'un certain nombre d'autres cavales. Mais l'on retrouve un très grand nombre de situations et de faits que Dieudonné avait vécus et décrits. Ce qui authentifie la véracité de ces survies en apparence irréalistes.

Peut-on dire qu'il s'agit d'un livre d'Albert londres? Certainement pas en tant que production littéraire de son cru, car il "rapporte" les propos de Dieudonné. Les quelques pages de leur rencontre se présentent comme une interview, le texte rapporté ici est l'explication donnée par Dieudonné sur sa prétendue appartenance à la bande à Bonnot qui l'avait fait condamner à mort. La suite du texte est le long récit de la "belle" accomplie par le bagnard et racontée par celui-ci. On imagine cependant que, malgré les guillemets rappelés en permanence tout au long de ce texte, Albert Londres a pu y mettre sa pâte, mais nous ne pouvons qu'en laisser toute la paternité au héros de l'histoire quant au style et au vocabulaire.



Le Petit Parisien 27 juin 1927
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Le Petit Parisien 29 septembre 1927
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Il était sept heures quand le Chargeurs-Réunisaccosta...
Je ne vous reconnais pas exactement, mais je vois que c'est vous. Moi, fis-je, je ne vous reconnais pas du tout. "Pardi, j'ai changé de tenue..."
Ainsi était, à mon arrivée, Eugène Dieudonné, forçat innocent, condamné d'abord à mort, ensuite à perpétuité, après à vingt ans, après à dix ans, après à cinq ans, il lui restait trois ans à faire là-bas, c'est à dire en Guyane. Mais la souffrance emplit l'homme goutte à goutte et la mesure est pleine. Il s'évada. Son évasion dura quarante deux jours...

Il nous faudra encore du temps pou gagner un port français. En attendant, achevez votre oeuvre, messieurs les ministres, faites signer la grâce. Notre retour sera plus léger.



Le Petit Parisien 11 octobre 1927
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Le Petit Parisien 26 octobre 1927
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Un mois plus tard, Albert Londres fait la traversée de Rio à Marseille avec Eugène Dieudonné.

Il n'est ni amer, ni aigri, ni révolté. Le grand malheur, il l'a épuré. Il est sans haine. Il a compris surtout que l'erreur était de ce monde. Les gens qui l'ont fait souffrir, il ne veut pas y penser.
Nous allons entrer en Méditerranée. Dieudonné n'a plus désormais de mémoire que pour ceux qui lui ont fait du bien.


Le Petit Parisien 29 octobre 1927
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Les joies de la famille et les vivats de la foule


La description fe l'attente et du débarquement à Marseille émane de R. de NYS rédacteur du Petit Parisien




Le Petit Parisien 6 novembre 1927
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Le Petit Parisien 7 novembre 1927
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L'interview réalisé à Rio et le récit de la "belle" par Dieudonné

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Bonnot, Garnier et Callemin

Que faisiez-vous dans la bande à Bonnot?
"Ce que je faisais dans la bande à Bonnot? Je n'ai jamais connu la "bande à Bonnot" que par les rumeurs, alors que j'étais déjà incarcéré à la Santé. Ceux que j'ai connus, moi, s'appelaient Callemin, Garnier, Bonnot, mais ils n'étaient pas en bande quand je les voyais. Des centaines les connaissaient comme moi; c'étaient, à cette époque, de simples mortels qui fréquentaient les milieux anarchistes, où l'on me trouvait parfois. Ils étaient comme tous les autres. On ne pouvait rien lire sur leur front"

Et que faisiez-vous dans les milieux anarchistes ? "Nous reconstruisions la société, pardi! je l'ai dit et écrit : il y a quinze ans, je croyais à l'anarchie, c'était ma religion. Entre anarchistes, on s'entraidait. L'un était-il traqué, il avait droit à l'asile de notre maison, à l'argent de notre bourse."

Alors, vous avez caché Bonnot? "mais non, je veux dire qu'en serrant la main à Callemin, à Garnier ou à Bonnot, je ne savais pas plus que vous ce qu'ils feraient, ou ce qu'ils avaient fait déjà. On n'exige ni papiers ni confidences de quelqu'un à qui l'on tend une chaise ou un morceau de pain. Voilà mon crime. Il m'a conduit devant la guillotine. Alors, vous vous rendez compte de ce que je ressentis quand je fus accusé de l'assassinat de la rue Ordener. Je me rappelle nettement cette seconde-là. Tout ce que j'avais en moi s'effondra, tout !

Voilà ce que j'ai fait dans la bande à Bonnot. J'ai été condamné à mort pour un crime commis par Garnier...Vous pourrez l'écrire autant que vous voudrez, le doute demeurera toujours dans les esprits. Les quarante-trois ans de ma vie honnête et souffrante n'effaceront pas la honte de la fausse condamnation."





Le Petit Parisien 8 novembre 1927
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Où Dieudonné, sa peine réduite, décide quand même de s'évader

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Le Petit Parisien 9 novembre 1927
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Le Petit Parisien 10 novembre 1927
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Le Petit Parisien 11 novembre 1927
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Le Petit Parisien 12 novembre 1927
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Le Petit Parisien 13 novembre 1927
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Le Petit Parisien 14 novembre 1927
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Le Petit Parisien 15 novembre 1927
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Le Petit Parisien 16 novembre 1927
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Le Petit Parisien 17 novembre 1927
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Le Petit Parisien 18 novembre 1927
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Le Petit Parisien 19 novembre 1927
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Le Petit Parisien 20 novembre 1927
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Le Petit Parisien 21 novembre 1927
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Le Petit Parisien 23 novembre 1927
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Le Petit Parisien 24 novembre 1927
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Le Petit Parisien 26 novembre 1927
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