L'univers des écrits de et sur Albert Londres






pour chaque article : illustrations, aphorismes "londresiens" et accès au Fac similé intégral du journal en pdf.


livre 9 - 1925 Syrie 1926 Pologne

1 - la Syrie novembre et décembre 1925

Les trois grands reportagses en lieux de détention (Cayenne, Biribi, chez les fous) ont été publiés et seront édités en librairie. Albert Londres retourne en Syrie, où la France a été désignée comme "mandataire" par la SDN. Véritable traquenard, imbroglio dû à des populations aux ethnies mais surtout aux religions antagonistes, et, plus sournoisement, actions des Anglais qui occupaient les lieux et doivent céder la place.

A.L. qui recueille d'abord les confidences du général Sarrail qui vient d'être évincé analyse une situation chaotique, avec sa lucidité habituelle mâtinée d'humour grinçant, à défaut d'une parfaite objectivité. Avec deux "têtes de turcs" honnis, les Druses et les Anglais.




Le Petit Parisien 10 novembre 1925
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Premières explications du général Sarrail à bord du Sphinx

L'on m'apporta le double des télégrammes officiels. J'ai lu ces télégrammes. Pour un fantassin comme Sarrail, quelques-uns sont un peu cavaliers


Le Petit Parisien 13 novembre 1925
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La situation en Syrie est très grave

Beyrouth 13 novembre - Cette révoution était en puissance depuis longtemps; elle est née de la déception ressentie par les musulmans à la suite de la politique générale menée par nous en Syrie. Les musulmans avaient rêvé la constitution d'une Grande-Arabie et l'attendaient de nos mains. Nous avons créé les Etats de Syrie, dont le Grand-Liban.
La guerre est un état endémique chez les Druses. Tous les dix ou douze ans, ils partent se battre à droite ou à gauche... L'occasion était trouvée.



Le Petit Parisien 17 novembre 1925
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Les évènements de Damas ont été déformés mais la situation demeure grave

Damas 16 novembre - Les évènements de Syrie ont été déformés d'une façon qui tient du scandale. La vérité sera longue à dire. Nous pouvons affirmer qu'elle n'a rien de commun avec les versions données jusqu'ici, versions anglaises, même françaises.



Le Petit Parisien 20 novembre 1925
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La situation militaire en Syrie s'améliore

Beyrouth 19 novembre - Les populations rurales sont apeurées et se demandent si le meileur moyen d'échapper aux bandits ne serait pas de faire cause commune avec eux. La Syrie est aujourd'hi à l'image de la Chine... Il y a en Syrie cinq cent mille chrétiens et deux millions de musulmans. Notre mandat est sur la Syrie et non sur les chrétiens ou sur les musulmans... Il ne s'agit plus de réparer mais de reconstruire.



Le Petit Parisien 1 décembre 1925
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Une lourde tâche attend en Syrie M. de Jouvenel
Les bandes continuent à sillonner le pays

Beyrouth 30 novembre - Le pays reste sous la coupe des bandits.. Où ces Druses prennent-ils tant de fusils, de cartouches, de grenades à manche? Cela est un secret diplomatique.
Passons maintenant à l'assaut politique. C'est la question de fond. Les nationalistes arabes font moralement cause commune avec les bandes... Que réclament les nationalistes? Premièrement : l'unité du pays. Deuxièmement : une Constitution.



Le Petit Parisien 3 décembre 1925
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M. de Jouvenel est arrivé à Beyrouth
La situation à Damas redevient inquiétante

Ce qu'on peut dire de plus optimiste en ce qui concerne Damas est que tout est à craindre.


Le Petit Parisien 16 décembre 1925
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Mais, au fait, y a-t-il une Syrie? Des Syriens?



Damas décembre - Croyez-moi, il y a de tout dans cette affaire de Syrie.. Qu'est la Syrie? Ce n'est pas un pays de nationalités, mais de religions. En Syrie, il n'y a pas de Syriens. En tout vingt-neuf religions. Et le pays ne compte que deux millions huit cent mille habitants! Comment s'entendront-ils au paradis?
Vous avez le sauvage... Ce sont les Druses. Il y a le pillard. Il ne l'est pas devenu, il est né pillard. Il pille naturellement...Pays mouvant, sans fond. Vous croyez saisir quelqu'un par le bras, vous n'avez que sa manche.



Le Petit Parisien 19 décembre 1925
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DDDD


Les difficultés auxquelles s'est
heurté l'exercice du mandat français

On releva les Anglais. On décoiffa Fayçal. Nous sortions de la victoire, nous avions soixante-dix mille hommes et des livres sterling (alors...). Ce fut la première période. Nous tirions à la fois des coups de chapeau, des coups de fusil et à vue sur le budget français ! Officiers et fonctionnaires venus en Syrie ignoraient la Syrie. Ils provenaient tous des colonies.. Le cataplasme qui guérissait en Afrique, provoquait une plaie dans la Béka! Et les patients criaient.

Le Syrien regarde nos poches... nous avons posé notre chapeau, notre manteau, nos guêtres et jusqu'à notre chemise, mais nous ne lui avons pas donné sa Constitution!... Et c'est notre seconde faute.





Le Petit Parisien 20 décembre 1925
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La manière du général Sarrail et l'opposition libanaise

Sarrail est nommé...Et Sarrail débarqua...Mais voilà! Quand il avance la main, on ne sait jamais si c'est pour la tendre ou vous frapper... On assure même qu'un soir, étant déjà couché, il s'aperçut qu'il ne sétait pas fait un seul ennemi dans la journée, alors il se releva. La lutte dura onze mois. Elle fut acharnée. La vérité veut que l'on dise que Sarrail montra plus de bon sens. Il désarma le premier. L'autre resta debout.



Le Petit Parisien 22 décembre 1925
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L'affaire du Djebel druse
ou l'affaire Carbillet


Les Druses ont pour ennemis toutes les autres races de la planète. Ils ne font pas d'exception, même pour les Anglais.

L'un des commandements de cette religion est le mensonge envers tout, tout ce qui n'est pas druse - les bolcheviques leur ont d'ailleurs, emprunté ce commandement.




Le Petit Parisien 24 décembre 1925
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les reportages sensationnels des correspondants anglais



Le Petit Parisien 29 décembre 1925
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Les dessous de l'offensive contre le mandat français

La politique anglaise pour les pays arabes n'est pas dirigée de Londres mais du Caire. Moyen Orient est une création de l'admirable Intelligence Service. La France possède bien à l'étranger et dans ses colonies un service de renseignement. Quelle pauvreté! Intelligence Service. Puissance. Allure. Dernier refuge des hardis condottieri modernes. Le colonel Lawrence, qui était colonel comme moi mais qui était Anglais, fut, pendant quatre années, le Sforza de cet Orient. Il inventa un royaume, le Hedjaz, et sacra un roi, Hussein. Ce roi avait des fils. Des couronnes pour ses enfants? La Transjordanie à l'un, l'Irak au second. Mais pour le troisième la Syrie manqua. Puis Lawrence partit sous d'autres étoiles travailler de son métier de dieu. Il laissait Moyen Orient.
Moyen Orient n'hésite pas. Il avait "fait" Hussein. Il va le défaire. Moyen Orient joue son jeu. Les journaux arabes qu'il inspire savent si bien ce qui va se passer de juillet à novembre qu'ils l'annoncent d'avance!...Moyen Orient comprend. Ce n'est tout de même pas sans raison que l'on s'appelle Intelligence Service. L'offensive de Moyen Orient est terminée.



Le Petit Parisien 12 janvier 1926
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Non, la France ne doit pas renoncer à sa tâche en Syrie
Doit-on abandonner la Syrie? Si les musulmans étaient sûrs que, la France partie, aucune autre nation ne viendrait la remplacer, ils diraient à la France : Va-t-en! Ils savent qu'une fois la France embarquée, la Turquie viendrait au Nord et l'Angleterre au Sud. Ils n'aiment pas la France, mais entre deux maux, ils la préfèrent à la Turquie et à l'Angleterre. Alors ils nous disent : Donnez-nous une Constitution.
Une chose est certaine, la voici : évacuer la Syrie par mesure d'économie équivaudrait à vendre son lit parce que l'on a besoin d'argent pour se reposer...Un homme d'une grande intelligence, M. Henry de Jouvenel, vieillit maintenant à Beyrouth en notre nom. C'est bien. La Syrie est une porte et un phare en Orient. C'est pourquoi nous voyons se produire des candidatures de portiers et de gardiens. Nous avons la place : gardons-la.





2 - la Pologne de Pilsudski 1926

Albert Londres arrive le 17 mai à Varsovie où Pilsudski qui a l'armée et les socialistes avec lui, revient en force. Il a pris le contrôle du pays le 13 mai mais refuse la présidence qui lui a été conférée par le Parlement. A.L. relate les deux journées d'insurrection de façon très précise, minute après minute, il a eu notamment des informations de Pilsudski lui-même. Il retrace ensuite toute la carrière de révolutionnaire de cet homme qui le fascine, et qui reste un mystère.

Les descriptions de l'insurrection, des combats entre frères d'armes en plein Varsovie (l'ambassade de france en est au coeur) puis la relation de la vie rocambolesque de Pilsudski, sont faites de façon clinique, AL ne se laisse pas emporter par sa verve naturelle. Il la retrouve quelque peu lorsqu'il fait dans le dernier article un état de la situation après le coup d'Etat.




Le Petit Parisien 18 mai 1926
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Journées sanglantes de Varsovie

Nous voici le mercredi 12. Il est trois heures de l'après-midi... Pilsudski, à la tête d'un régiment, marche sur Varsovie..est déjà au milieu du pont Poniatowski... Le président supplie Pilsudski de retourner à sa maison. Pilsudski répond que l'heure n'est plus à la loi. ..
Onze heures du soir. Un coup de fusil, un seul, est tiré place Saint-Alexandre. C'est le signal. Trente secondes plus tard, les troupes du gouvernement ouvrent le feu sur les troupes de Pilsudski...A Varsovie, on vit la nuit et les rues sont remplies de promeneurs...
Cette guerre civile a cela de particulier que ce sont les militaires qui l'ont faite. Alors rien ne manqua. On tirait avec le canon, par bombes d'avion, à la mitrailleuse; seuls les gaz ne furent pas employés.

"Oh! disait un officier anglais, quels braves soldats des deux côtés! Ils se tuent sans s'occuper s'ils sont frères"...Où sont passés les chefs du gouvernement? Ils ont fait comme en Chine. Ils sont partis, et à pied encore!



Le Petit Parisien 22 mai 1926
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Le vainqueur Pilsudski, ses scrupules et ses soucis


Les socialistes ont ordonné la grève..ainsi le gouvernement n'a pu amener ses troupes...ils vont prendre le pouvoir. Mais non! dit Pilsudski. Nous ne pouvons prendre le pouvoir. Ce ne serait pas constitutionnel!



Le Petit Parisien 25 mai 1926
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Le Petit Parisien 31 mai 1926
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Le Petit Parisien 2 juin 1926
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Comment Pilsudski fut élu et se déroba
Sénateurs et députés sont dans le bâtiment de l'assemblée... Le vote commence...Pilsudski, deux cent quatre-vingt-douze voix, élu, Bninski, cent quatre-vingt-treize voix, soixante bulletins blancs...

Pilsudski renverse Pilsudski..."Je remercie l'Assemblée pour mon élection...je ne suis pas en état d'accepter. Je remercie également l'Assemblée ne ne pas m'avoir élu à l'unanimité, comme l'autre fois.

Ainsi, il y a moins de traîtrise et de fausseté en Pologne...
C'est un pays dans les mains d'un être qui ne s'entend pas avec lui-même.







Le Petit Parisien 3 juin 1926
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Le Petit Parisien 11 juin 1926
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Comment se terminera l"aventure polonaise?

Sénateurs, députés se levèrent, Pilsudski demeura assis puis, à son tour, seul, se leva. Il leur avait ordonné de l'élire. Élu, il avait craché sur leur vote. Maintenant il n'avait plus rien à leur demander, il allait les chasser, ils ne dirent mot. Pilsudski avait ses troupes, en bas, dans la cour. Pilsudski a contre lui les forces politiques, c'est-à-dire tout ce qui travaille en dessous et prépare une revanche. Il a pour lui la majorité des fusils. L'une domine, mais l'autre mine. Il n'est ni président de la république, ni président du Conseil, ni Ministre des Affaires étrangères. Il dirige pourtant en chef la politique intérieure et la politique extérieure.









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